Projet de recherche Mite Achimowin (parler du fond du coeur)

Résumé et abrégé du démarrage du projet

Le titre du projet « Mite Achimowin » signifie « parler du fond du cœur » en cri. Les concepts de « Mite » (coeur) et « achimowin » (parole) portent la sagesse des enseignements voulant qu’il y ait des connexions entre le corps physique, l’âme et l’esprit d’une personne. « Mite Achimowin » est un projet de recherche artistique et de transfert de connaissances qui fait fond sur les histoires sur support numérique illustrant les concepts de la dimension du « cœur » pour les femmes des Premières Nations. L’équipe de recherche met à contribution des connaissances spécialisées en linguistique, en histoire, en santé et sur les méthodologies de recherche communautaire pour cette initiative décolonisant l’étude de recherche.

La question à laquelle les chercheurs tentent de répondre est la suivante : « Quelles sont les connaissances des femmes des Premières Nations, leur culture et leur langage sur la façon de prendre soin de la dimension du « cœur »; comment cette façon d’être a-t-elle été perturbée? Est-ce que les modes de communication autochtonisés peuvent corréler cette compréhension à l’euromédecine et aux collectivités des Premières Nations? »

Les participants au projet proviennent de deux centres urbains, Winnipeg et The Pas (Nation crie d’Opaskwayak). Des activités d’échange de connaissances auront lieu dans ces collectivités, notamment sous forme de séances publiques et de cercles d’apprentissage à Winnipeg entre les participantes des Premières nations (raconteuses de récits d’histoire consignés sur support numérique) et les étudiants autochtones de premier cycle et de deuxième cycle, les chercheurs non autochtones et les éducateurs de l’Université du Manitoba.

Le projet vise deux objectifs
1) Utiliser l’histoire orale et les approches de recherche artistiques pour examiner les connaissances enracinées dans la culture et les mécanismes oppressifs exerçant une influence sur la façon de prendre soin de la dimension du « cœur » chez les femmes des Premières nations; 2) Utiliser une approche de recherche conversationnelle pour examiner des mécanismes pour intégrer les connaissances culturelles sur la dimension du « cœur » aux programmes de premier cycle et des cycles supérieurs.
Objectifs de mobilisation

Jusqu’à huit femmes des Premières Nations raconteront des histoires enregistrées sur support numérique, pendant une semaine, étayant leur expérience de prendre soin de la dimension du « cœur ». Nous créerons un espace sûr pour discuter : des facteurs qui ont une incidence négative sur le bien-être des Premières Nations, comme les transitions des modes de vie et des régimes traditionnels aux modes occidentaux, de la pauvreté, de l’accès limité à des aliments de qualité, des séquelles des pensionnats, du racisme, des pratiques culturelles non sécuritaires et de la marginalisation économique et géographique. Les expressions, sous forme de récits numériques, des expériences, des pensées et des connaissances des femmes des Premières Nations sur la prise de soin de la dimension du « cœur » donneront l’occasion d’échanger et de s’exprimer au sein de la collectivité au lieu de participer à un processus de recherche à sens unique (comme les entrevues).

La deuxième phase de l’étude amorcera des dialogues avec les fournisseurs de services euro-occidentaux et au sein des Premières Nations afin d’approfondir notre compréhension collective de la façon de prendre soin de la dimension du « cœur ». Des cercles d’apprentissage avec des étudiants de premier cycle et des cycles supérieurs permettront d’intégrer les connaissances culturelles aux programmes pertinents. L’étude permettra de créer une page Web pour soutenir la diffusion des histoires numériques et des apprentissages tirés de l’étude. Le choix de participer à des cercles d’apprentissage et de partager des histoires numériques est celui des raconteuses de récits d’histoire des Premières Nations.

Méthodologie
Une approche à double regard (34) avec méthodologie de décolonisation (38) de récits numériques (40) encadrera cette étude. L’approche à double regard, définie par les Aînés micmacs Albert & Murdena Marshall consiste à voir et à respecter les façons autochtones et biomédicales de savoir (41). Le projet combine la tradition de la narration orale avec la technologie numérique et les méthodes d’histoire orale, en utilisant à la fois une méthode conversationnelle (cercle d’apprentissage) et une approche de recherche artistique appelée « récit numérique » (39,40). Un récit numérique est une vidéo de 3 à 5 minutes produites par les participants en utilisant leurs propres photos, enregistrements vidéo et narration.

Collaborateurs : Centre d’amitié collaborateur ou autre organisme autochtone en milieu urbain

First Nations Health and Social Secretariat of Manitoba
Nation crie d’Opaskwayak
Université du Manitoba

Principale personne-ressource et chercheuse principale
Lorena Sekwan Fontaine
Professeure adjointe, Études autochtones, Université de Winnipeg
[email protected]